En sa qualité de Secrétariat du Forum des Banques Centrales de l'OCI-COMCEC, la Banque Centrale de la République de Turquie a organisé la 3ème réunion du Forum virtuellement le 29 septembre 2021 sous le thème "Priorités économiques et financières post-pandémiques pour les pays de l'OCI". La réunion a rassemblé les gouverneurs des banques centrales et des décideurs de haut niveau des pays membres de l'OCI pour discuter des perspectives économiques actuelles au niveau mondial et de l'OCI et pour échanger des points de vue sur les priorités économiques et financières post-pandémiques des pays de l'OCI dans le cadre du programme de coopération financière du Comité permanent pour la coopération économique et commerciale de l'Organisation de la coopération islamique (COMCEC).

S.E. M. Nebil DABUR, Directeur Général du SESRIC, s'est adressé à cette auguste assemblée en tant qu'orateur principal et a partagé avec les participants une vue générale des perspectives économiques et financières des pays de l'OCI au milieu de la pandémie COVID-19, principalement avec les points saillants du rapport de recherche à venir du Centre intitulé "Perspectives économiques de l'OCI 2021". Se concentrant sur les impacts économiques de COVID-19 dans le monde, M. DABUR a commencé par indiquer que le PIB réel mondial devrait croître de 3,4 % en 2020, conformément aux prévisions faites avant la pandémie. Toutefois, on estime maintenant qu'elle s'est contractée de 3,2 %, a-t-il ajouté. Il a noté que cette contraction est plus limitée que les projections pessimistes faites plus tôt dans l'année, ce qui indique que les taux de croissance se sont améliorés pour de nombreuses régions au cours du second semestre de 2020 grâce à un assouplissement des fermetures et à des réponses politiques fortes ainsi qu'à une plus grande adaptation aux nouvelles méthodes de travail. Se référant aux dernières estimations du FMI, M. DABUR a souligné que l'économie mondiale, après la contraction de 2020, devrait croître de 6 % en 2021, avant de ralentir à 4,9 % en 2022. Les aides budgétaires supplémentaires, l'accélération et l'élargissement prévus de la couverture vaccinale et l'adaptation continue de tous les secteurs de l'économie à la pandémie devraient contribuer au processus de reprise, a-t-il ajouté.

Concernant la situation des pays membres de l'OCI, M. DABUR a souligné que la contraction économique dans les pays de l'OCI en 2020 était modérée par rapport aux moyennes mondiales. Avant le déclenchement de la pandémie, la croissance économique des pays de l'OCI était prévue à 3,7% en 2020, mais dans les conditions de la pandémie, elle s'est en fait contractée de 1,6%, a-t-il souligné. Parallèlement à la reprise mondiale, M. DABUR a indiqué que l'activité économique des pays de l'OCI devrait se redresser au cours des deux prochaines années avec un taux de croissance de 4,3 % en 2021 et de 4,5 % en 2022, ce qui correspond à la moyenne des dix dernières années. Se référant à l'impact de COVID-19 sur l'emploi dans les pays de l'OCI, M. DABUR a noté que plus de 4 millions de personnes à travers les pays de l'OCI ont été poussées au chômage en 2020, portant le nombre total de chômeurs à 49,3 millions, selon les estimations. En conséquence, le taux de chômage dans les pays de l'OCI a grimpé de 6,4 % en 2019 à 7,1 % en 2020 ; et les projections indiquent une nouvelle hausse du taux de chômage à 7,2 % en 2021 avant de se calmer à 6,7 % en 2022, a-t-il ajouté.

Tout en commentant les réponses des politiques nationales au COVID-19, M. Nebil DABUR a attiré l'attention de l'auguste forum sur les préoccupations croissantes concernant la reprise inégale et les divergences entre les pays dans la période de reprise post-pandémique, qui, selon lui, devraient être prises en considération dans la formulation des politiques de reprise. En ce sens, il a observé que plusieurs organisations internationales, telles que le FMI, l'ONU, la Banque mondiale et l'OCDE, qui prévoient tous une forte reprise après 2020, partagent et soulignent cette préoccupation commune. Cet état de fait est principalement lié à de grandes différences dans le rythme de la vaccination, à l'étendue du soutien de la politique économique et à des facteurs structurels tels que la dépendance vis-à-vis le tourisme et le commerce, a-t-il ajouté. En outre, M. Nebil DABUR a noté que l'émergence de souches plus infectieuses du virus, comme la variante Delta, menaçait les perspectives de reprise dans le monde entier.

Dans sa conclusion, il a souligné que les efforts de relance doivent être guidés par l'objectif de prévenir une divergence croissante entre les pays en matière de développement économique. Ainsi, la transparence, la communication et le renforcement de la coordination et de la coopération internationales sont essentiels pour une croissance plus équilibrée et plus inclusive pendant la reprise de la pandémie de COVID-19, et au-delà, a-t-il enfin ajouté.

La 3ème réunion du Forum des banques centrales OCI-COMCEC s'est conclue par l'adoption d'un Communiqué officiel.

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