Le SESRIC a lancé le rapport de l'OCI sur la Santé 2017 au cours de la 6ème Conférence islamique des ministres de la Santé, qui s'est tenue à Djeddah les 5-7 décembre 2017. Les principaux points saillants du rapport ont été présentés par S.E. L’Ambassadeur Musa Kulaklıkaya, Directeur général du SESRIC, au cours de la Conférence.
Le rapport de l’OCI sur la Santé 2017 offre une analyse détaillée de l'état de la santé dans les pays de l’OCI en étudiant les dernières données et tendances comparables sur les principaux indicateurs de santé. Le rapport est principalement structuré autour des six domaines thématiques de la coopération identifiés dans le Programme d'action stratégique de santé de l’OCI (OIC-SHPA) 2014-2023, à savoir le renforcement de système de santé; la prévention et le contrôle des maladies; la santé et la nutrition maternelle, néonatale et infantile; les médicaments, les vaccins et les technologies médicales; la riposte et interventions sanitaires aux situations d’urgence; et l'information, la recherche, l’éducation et le plaidoyer.
Certaines des conclusions et recommandations du rapport
Au cours des deux dernières décennies, plusieurs pays de l’OCI ont connu une amélioration significative de la couverture de soins de santé et les services et, par conséquent, ont affiché de fortes tendances à la baisse dans les taux de mortalité maternelle, néonatale et infantile. Depuis 1990, les pays de l'OCI, en tant que groupe, ont réussi à réduire les taux de mortalité maternelle de 42 % et le taux de mortalité infantile de 52 %. Cependant, malgré cette amélioration, l'OCI a fait le moins de progrès s'agissant de la réduction de la mortalité maternelle et infantile. Plusieurs pays de l'OCI n’ont pas atteint les cibles de l'objectif du Millénaire pour le développement 4 et 5.
Les prestations de soins prénatals de qualité restent une préoccupation majeure dans plusieurs pays de l’OCI, avec seulement 54% du nombre total des femmes enceintes bénéficiant d’un examen prénatal. Plus d'un tiers (37 %) des naissances dans les pays de l'OCI ont toujours lieu sans assistance contre 20 % dans les pays non membres de l'OCI et 24 % dans le monde. Bien que la couverture vaccinale en DTC3 dans les pays de l'OCI ait considérablement augmenté depuis 1990, 22 % des enfants ne sont toujours pas vaccinés chaque année.
Une analyse sur l'état de prévention et de contrôle des maladies montre que, en moyenne, les pays de l'OCI ont amélioré leur position et beaucoup d'entre eux ont pu réduire les mortalités causées par les maladies transmissibles (MT) et les maladies non-transmissibles (MNT). Toutefois, en ce qui concerne les maladies et les facteurs de risque, la moyenne des pays de l'OCI reste toujours plus élevée que celle des pays développés ainsi que la moyenne mondiale.
On observe une tendance à la hausse en matière de consommation de tabac dans les pays de l’OCI ou le taux moyen de tabagisme est passé de 18,3 % en 2006 à 19,8 % en 2015. En outre, la prévalence de l’insuffisance de l'activité physique dans les pays de l’OCI était la plus élevée (27,8 %) parmi tous les groupes de pays. Comme étant une conséquence naturelle de l’insuffisance de l'activité physique et d'un régime malsain, la prévalence de l'obésité a augmenté de 15,2 % en 2010 à 17 % en 2014 dans les pays de l’OCI.
Un nombre significatif de pays de l’OCI continue de se battre contre les épidémies des maladies transmissibles qui sont généralement évitables. En 2015, les maladies transmissibles sont responsables de 30,2 % de tous les décès. Un taux nettement supérieur à la moyenne de 24,0 % dans les pays non membres de l'OCI et à 22,5 % dans le monde.
De nombreux enfants et adultes sont à risque de mourir à cause de la diarrhée, provoquée principalement par la consommation d'eau non salubre et de mauvaises habitudes d'hygiène. En 2015, 67,6 % seulement de la population dans les pays de l’OCI ont eu accès aux installations sanitaires améliorées et 84,3 % de population ont eu accès aux sources d'eau améliorées.
Le nombre de personnes souffrant de paludisme a également augmenté dans le groupe de l'OCI avec des cas signalés allant de 3,8 millions en 2008 à 45,3 millions en 2015. En outre l'incidence de la tuberculose a chuté de 164 (par 100.000 personnes) en 2000 à 121 en 2015.
En ce qui concerne la production et la fourniture de médicaments, de vaccins et de technologies médicales, les pays de l'OCI sont caractérisés par des capacités de production limitées et dépendent fortement des importations pour satisfaire la demande intérieure. En 2016, les importations de produits pharmaceutiques des pays de l'OCI ont été enregistrées à 8,1 milliards de dollars par rapport aux exportations chiffrées à seulement 0,7 milliards de dollars. La capacité de production de vaccins reste également très faible dans les pays de l'OCI.
Entre autres recommandations, le rapport sur la santé 2017 de l'OCI conclut en soulignant la nécessité de plus d'engagement et d’efforts déployés par les États membres pour porter le secteur de la santé à un niveau plus élevé dans leurs programmes nationaux de développement pour répondre à la demande actuelle et future en services de soins de santé des populations en augmentation rapide. En outre, le rapport souligne également l'importance de la coopération et de la collaboration pour résoudre les différents problèmes de santé dans le cadre de la mise en œuvre du Programme d'action stratégique de santé de l'OCI (OIC-SHPA) 2014 - 2023, qui a été préparé par le SESRIC en collaboration avec les pays membres et les organisations internationales pertinentes, et adopté par la 4ème Conférence islamique des ministres de la Santé.
Version électronique
Rapport de l’OCI sur la Santé 2017 (en anglais) (en arabe) (en français)