Historiquement, les catastrophes naturelles ont toujours fait partie des plus grands défis au développement des sociétés humaines. Aujourd'hui, les catastrophes naturelles ou causées par l'homme sont toujours parmi les menaces majeures au développement socio-économique et politique des sociétés dans le monde. Les inondations, les tempêtes, les épidémies, les tremblements de terre, les sécheresses, et beaucoup d'autres catastrophes interrompent de manière fréquente et détériorent beaucoup de vie, et coûtent souvent des vies, ruinant les investissements, et forçant des grands déménagements. Au cours de 1970-2012, le nombre de catastrophes naturelles dans le monde a considérablement augmenté. Toutefois, les pays de l'OCI ont connu une tendance plus marquée de catastrophes naturelles au cours des quatre dernières décennies, passant de près de 199 incidents dans les années 1970 à 1431 incidents en 2000-2012 avec une moyenne d'augmentation nettement supérieure à celle du monde. Le nombre de catastrophes naturelles par an est passé de 13 en 1970 à un nombre record de 135 en 2000. Le coût de dommages a également sensiblement augmenté dans les pays de l'OCI, passant de 3 milliards de dollars dans les années 1970 à 67 milliards de dollars dans les années 1990, et 65 milliards de dollars entre 2000 et 2012.
La hausse des coûts de catastrophes naturelles touchent de façon disproportionnée les pauvres et les plus vulnérables dans les pays de l'OCI, et les autres pays en développement. Les catastrophes naturelles peuvent avoir un grand impact sur le bien-être social et économique des pays touchés. Cet impact est particulièrement grave dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, où les gouvernements ont souvent des ressources insuffisantes pour restaurer les infrastructures essentielles et fournir une assistance aux personnes affectées et au secteur privé pour récupérer leurs biens. Si un pays manque de ressources pour soutenir ses citoyens, les segments vulnérables de la société vont encore souffrir plus des catastrophes en termes de pauvreté accrue causée par la perte des biens et opportunités génératrices de revenus.
Bien que différents pays de l'OCI souffrent de différents types de risques naturels, conflits politiques et sociaux, avec différentes fréquences et amplitudes, c’est en fait leur vulnérabilité aux risques, ou l'absence de conditions et capacités pour bien gérer et réduire le risque de catastrophes qui aggravent les effets de ces catastrophes. Dans les pays de l'OCI, presque 100% des catastrophes naturelles et leurs impacts (fatals, non mortels, et financiers) durant la période entre 1960 et 2010 ont eu lieu dans des pays à faible capacité de réduction des risques. Il n'y a manifestement aucun doute qu’il existe une réelle nécessité de coopération entre tous les pays de l'OCI et d'autres partenaires pour soutenir les personnes et gouvernements de ces pays pour réduire leur vulnérabilité aux catastrophes.
Compte tenu de l'impact des catastrophes sur les pays en développement fortement exposées, sur les institutions intermédiaires qui aident les pauvres, les investissements dans les mécanismes d'intervention et de capacités sont très importants. Cependant, la gestion efficace des risques de catastrophes exige, et implique, plus qu'un simple mécanisme de réponse d'urgence. Réduire les risques de catastrophes nécessite de considérer les catastrophes comme les principaux obstacles au développement socio-économique durable, à la gestion des risques en investissant dans les capacités et les renforçant pour préserver l'environnement et les écosystèmes, l'éradication de la pauvreté et l'inégalité, le développement rural et urbain approprié et l'amélioration de la qualité de la gouvernance. Le risque de catastrophes en tant qu’obstacle au développement durable nécessite l'adoption d'une stratégie de gestion des risques de catastrophe comme une partie indispensable et intégrante de la stratégie générale du développement.
A cet égard, la 27ème session du COMCEC a adopté une résolution qui a sollicité la coopération entre la BID et SESRIC pour concevoir une stratégie efficace d'engagement visant à soutenir les personnes les plus vulnérables en situation dans les pays membres sujets aux catastrophes et aux crises prolongées. Conformément à cette résolution, SESRIC, en collaboration avec la BID et le PNUD, a préparé une étude approfondie sur la gestion des risques des catastrophes naturelles ou dues à l’homme dans les pays de l'OCI. Cette étude évalue principalement les risques et les vulnérabilités des pays membres de l'OCI par rapport aux catastrophes naturelles et des crises due à l’homme avec le but de fournir des conseils aux décideurs sur la meilleure façon d'améliorer leur résistance face à ces catastrophes.
Dans ce contexte, la BID et SESRIC ont organisé un séminaire sur «les Mécanismes de Prestation de la Gestion des Risques de Catastrophe ", le 25 juin, qui a réuni des experts de diverses organisations internationales, dont la Banque mondiale, le PNUD, la SIPC, UN-OCHA, l'UNESCO et l’ONU-Habitat , ainsi que diverses institutions nationales des universitaires et des ONG des pays membres, pour discuter le projet du rapport préparé par la BID et SESRIC. Le séminaire a également abordé les principaux domaines prioritaires, mécanismes de mise en œuvre et approches de financement de la gestion des catastrophes.
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Programme du séminaire (English)