Rapport de l'OCI sur l'eau 2021: Vers une gestion durable de l'eau présente l'état actuel des ressources en eau et de leur gestion dans les pays membres de l'OCI en utilisant un large éventail des dernières statistiques pertinentes. Cette édition du rapport met également en lumière le lien entre l'eau, l'énergie et la sécurité alimentaire ainsi que les impacts du changement climatique et de la pandémie de COVID-19 sur les ressources en eau dans les pays membres de l'OCI.
Le rapport démontre que le secteur de l'eau dans de nombreux pays membres de l'OCI est loin d'atteindre son état optimal. On compte 29 pays soumis à un stress hydrique, dont 18 à des niveaux de stress critiques. Du côté positif, des progrès considérables ont été réalisés en matière d'eau potable et d'assainissement dans les pays membres de l'OCI. La proportion de la population ayant accès à l'eau potable de base est passée de 80,8% en 2010 à 84,6% en 2017, tandis que la proportion de la population ayant accès à l'assainissement de base est passée de 58,3% en 2010 à 64,2% en 2017. Néanmoins, des efforts constants sont encore nécessaires pour assurer une couverture universelle des services d'eau, d'assainissement et d'hygiène (WASH), en particulier dans les zones rurales et à faible revenu.
En outre, les ressources en eau des pays de l'OCI sont fortement affectées par le changement climatique. De nombreuses études montrent que le changement climatique rendra l'approvisionnement futur en eau plus erratique et imprévisible en raison d'une augmentation de la variabilité de l'approvisionnement en eau. Le rapport souligne que le secteur de l'eau dans les pays de l'OCI est plus vulnérable et moins préparé à faire face aux impacts du changement climatique, comparé à la moyenne mondiale. Cela indique, entre autres, que les pays de l'OCI ne disposent toujours pas des capacités pour orienter les investissements vers les efforts d'adaptation au changement climatique.
Le rapport souligne également le lien important entre l’agriculture et le secteur de l’eau. L’augmentation de la demande alimentaire a des répercussions importantes sur le secteur de l’eau dans les pays de l’OCI. En effet, les terres agricolesdes pays de l’OCI représentent un quart du total des terres agricoles dans le monde. En outre, les prélèvements d’eau à des fins agricoles dans les pays de l’OCI représentent 86,6 % du prélèvement total d’eau. Pourtant, dans le même temps, la superficie équipée pour l’irrigation est la plus faible dans la région de l’OCI, soit 5,9%, par rapport aux pays en développement non membres de l’OCI (8,2%) et à la moyenne mondiale (6,8%). Il est fort probable que le manque de ressources en eau et d’irrigation soit l’un des principaux facteurs à l’origine d’une production alimentaire insuffisante, qui entraîne à son tour une forte prévalence de la sous-alimentation dans la région.
Le rapport révèle également une relation étroite entre l’eau et l’énergie, communément appelée “lien eau-énergie”. En ce qui concerne le prélèvement d’eau pour la production d’énergie, la production d’électricité est de loin le processus le plus important, qui représente 88% du prélèvement total d’eau pour la production d’énergie dans l’OCI. En effet, les centrales thermiques, qui consomment beaucoup d’eau, représentent la majorité de l’offre d’électricité. Par conséquent, un approvisionnement continu en eau est très important pour sauvegarder l’approvisionnement en électricité dans l’OCI. L’énergie, quant à elle, est nécessaire dans tous les processus de la chaîne d’approvisionnement en eau. La demande d’énergie dans le secteur de l’eau devrait également augmenter en raison de l’urbanisation rapide, qui nécessite l’expansion des services d’eau et d’assainissement.
Conformément à la vision de l’eau de l’OCI, le rapport propose quelques recommandations politiques en vue de contribuer aux efforts des pays membres de l’OCI pour atteindre un environnement plus sûr en matière d’eau pour leur population. Les recommandations politiques présentées dans ce rapport répondent spécifiquement à la nécessité de renforcer la coopération intra-OCI, notamment par l’adoption de pratiques de gestion de l’eau plus durables, l’exploitation du potentiel des eaux non conventionnelles et l’amélioration de l’efficacité de l’utilisation de l’eau.
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